jeudi 9 juillet 2009

Elvis Perkins in Dearland




Il y a fort à parier que les antécédents familiaux d'Elvis Perkins pouvaient lui mettre la pression (ou lui donner un avantage par rapport aux autres) : un père comédien, Anthony Perkins, une mère photographe (Berry Berenson) dont la soeur est par ailleurs l'inoubliable Marisa Berenson, sublime égérie de Barry Lyndon.


Les circonstances tragiques de la disparition de ses parents – complications du SIDA pour son père, le crash du 11 septembre 2001 pour sa mère – ont largement inspiré Ash Wednesday, premier jet pas guilleret pour un sou du chanteur/guitariste américain paru il y a deux ans.


Avec sa rengaine de taupe anémique, Perkins revient en grande pompe pour un deuxième album accompagné de sa bande, In Dearland, qui comprend Brigham Brough, Wyndham Boylan-Garnett et Nick Kinsey. L'influence de Bob Dylan, Neil Young ou d'autres grands songwriters américains est évidente, l'ami ne s'en cache pas, mais apporte sa touche personnelle en intégrant de l'americana, de la country ainsi qu'une pointe de rock à son édifice en mouvement constant, comme s'il souhaitait éviter de rester plus de cinq minutes dans la même case.
Ainsi, une fois l'excellente Shampoo archivée (superbe travail aux claviers), Perkins enchaîne sur Hey, ses guitares urticariantes et les coups de botte sur le plancher pour marquer la rythmique frénétique. On appréciera particulièrement le chant doublé durant le refrain ainsi que l'interaction entre l'harmonica et la guitare durant le break.



On calme le jeu avec Hours last Stand, déchirante de mélancolie, malgré un sursaut vocal surprenant lors du troisième couplet. On garde le cap avec Heard your Voice in Dresden ainsi que Send my fond Regards to Lonelyville, plus dylanienne tu meurs, et sa sarabande ivre qui déambule d'une oreille à l'autre. Jusque là, on se dit que le gaillard n'a pas trahi la confiance que certains lui avaient porté depuis 2007, bien au contraire.
Et pourtant la deuxième partie de cet Elvis Perkins in Dearland ne parviendra pas à atteindre le niveau proposé jusque là, à de rares exceptions près. La formation entonne un rock poisseux (I'll be arriving) quelque peu décousu qui n'est pas sans rappeler l'album solo de Dan Auerbach paru il y a quelques semaines, puis la gentillette Chains, Chains, Chains agréable même si convenue. Heureusement, les cuivres balourds en introduction de Doomsday éveillent à nouveau notre curiosité, telle une grotesque marche funèbre, Perkins se révélant par ailleurs nettement plus incisif dans sa diction.


A mon grand déplaisir, la galette se conclut sur deux pistes plus ternes qui m'ont laissé sur ma faim. Il s'agit dans tous les cas d'une jolie démonstration de la part de Perkins et ses sbires qui ont élargi leur spectre d'action et confirment que l'année 2009 sera irrémédiablement marquée du sceau de la folk. Et ça, c'est déjà une excellente nouvelle!






Je ne sais pas si je suis dans un jour sans, mais je n'ai pas spécialement
accroché à Elvis Perkins sans avoir détesté non plus. Disons que je n'ai pas particulièrement flashé sur la voix tant ces dernières années je trouve que la barre a été mise très haut !


Ce n'est pas non plus une question de performance (j'adore par exemple
la voix d'Eels alors qu'elle est limite éteinte) mais il faut qu'un chanteur ait un minimum de "charisme vocal", qu'il apporte quelque chose (ça y est je parle comme dans la Nouvelle Star ça va vraiment mal), or là je n'ai pas été bluffé.


En ce qui concerne la musique,
elle est agréable avec un petit coté rock-country années 60 sans pour autant apporter quelque chose de neuf : à ce titre la comparaison est cruelle entre un Elvis Perkins (convenu) et Andrew Birds, je suis désolé pour cette comparaison (un peu Predator vs Alien; Coca/Pepsi; Beatles/RollingStones ), mais je pense que je n'aurais pas du écouter ces deux albums en une semaine !

En résumé, Elvis Perkins, pour moi c'est bien mais pas top
(j'espère que vous appréciez à sa juste valeur ma rhétorique).





Le problème avec les années riches en œuvres de qualité c'est qu'il y en aura toujours un(e) "au-dessus" du lot. Mes oreilles ne s'y trompent pas en ce qui concerne 2009, Andrew Bird
est à ce jour loin devant. Soit c'est simplet de comparer mais Noble Beast n'aurait pas vu le jour cet album de Elvis Perkins aurait peut être eu plus de chance.

Seul un titre tourne en boucle à la maison: I'll be arriving. Question de goût et/ou de sensibilité, mais ce petit côté Big Band Nouvelle Orléans (le magniqfique St James Infirmary de Armstong par exemple) rehaussé d
'un soupçon de blues crasseux, j'adore.



Pour le reste une "surdose" de Devendra Banhart et quelques heures de vol chez Neil Young, Bob Dylan et autres amis de la Sainte Folk ne m'ont pas aidé à apprécier cet opus qui, au final, n'est qu'un cd de plus dans l'actuelle "déferlante revival folk" (donc) sans compter cette affreuse pochette, prix spécial 2009 du mauvais goût (ce n'est qu'un avis personnel une fois de plus).

Elvis Perkins nou pondra surement quelque chose de très bien dans quelques années...ou pas. A laisser mûrir.




mercredi 24 juin 2009

Les Fils de l'Homme




Les Fils de l'homme (Children of Men en version originale) est un film de science-fictionpost-apocalyptique, réalisé par Alfonso Cuarón. Coproduction à majorité britannique, le film est sorti sur les écrans en 2006.

Adaptation cinématographique du roman homonyme de P.D. James, Les Fils de l'homme place le spectateur au cœur d'une dystopie dont le cadre est le Royaume-Uni en proie au chaos. Dans ce monde ravagé par les pandémies, les guerres et le terrorisme, la totalité des femmes est devenue stérile, menant ainsi l'humanité à l'extinction.

(source Wikipedia)

Intelligent, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand on parle de ce film. Entre blockbuster et film d'auteur, dosé juste comme il faut pour nous livrer un résultat captivant visuellement parlant et émouvant par le sujet. Film novateur pas vraiment classable: anticipation, fiction, action, politique...servit par un scénario sombre et plausible sur l'extinction de l'espèce humaine sur fond de guérillas urbaines et le problème de l'immigration. Chaque groupe politico-ethno-religieux y défend son droit d'existence et sa liberté dans un monde sans avenir. Vision plutôt apocalyptique d'un futur proche qui fait froid dans le dos et qui soulève des questions d'actualité sans y apporter de réponses. Laissant, ainsi, au spectateur la liberté de s'interroger lui-même sur les raisons du contexte géo-politique et humain du film. Et peut être le faire réfléchir dans ses choix à venir !

Réalisé de façon remarquable, il ne laisse au spectateur aucun moment de répit. La mise en scène y est magistrale: rythmée, haletante, une tension palpable qui ne vous lâche pas et cette brutalité dans l'image quasi documentaire qui vous colle au fauteuil! Bref, un beau film qui, dans ce tableau cauchemardesque, arrive à glisser quelques traits d'humour et clins d'œil discrets (spéciale mention à la pochette de l'album « Animals » des Pink Floyd en guise de paysage derrière la fenêtre quand Théo va voir son cousin à la grande arche des arts). Sans parler de la B.O: Radiohead, Lennon, Deep Purple, King Crimson...et j'en passe! :)

Bref à voir!


Les fils de l'homme est l'un des films de science-fiction qui m'a le plus marqué ces trois dernières années. Réalisé par Alfonso "Harry Potter 3" Cuaron, cette œuvre sombre au possible, est tout simplement l'une des plus terribles visions futuristes qu'il m'ait été donné de voir ! Jugez plutôt : dans un futur proche (très crédible), un virus a carrément rendu l'humanité stérile ! La mort accidentel du plus jeune humain de la planète (18 ans...) met la population en émoi... Je ne vous en dis pas plus tant c'est un long-métrage riche à tout point de vue : les personnages sont très fouillés (l'anti-héros joué par Clive Owen est attachant au possible), et le monde dépeint est crédible à souhait !

Il s'agit d'une vaste réflexion futuriste sur des sujets contemporains (les sans-papiers, la dictature...), ce qui confère à cet univers extrêmement riche un réalisme sans précédent, au service d'une histoire qui se veut intimiste et émouvante !

Tour-à-tour thriller, SF, film de guerre, délire mystico-théologico-philosophique... Cuaron livre un chef d'œuvre inclassable qui transcende tous ces genres pour s'imposer tout simplement comme l'une des plus grandes références cinématographiques des années 2000. Rien que ça.


Donnez moi n'importe quel navet et/ou série B, Z...si au générique il y a Julianne Moore je ne réponds plus de rien. Le mode opérationnel de mon cerveau fatigué se met alors sur "je bois ces images, je ne respire que si nécessaire, le téléphone peut toujours sonner (même trois fois), etc...". Depuis le Fugitif (l'adaptation, 1993) je sais que LA Femme existe, et je n'ai d'yeux que pour elle.

C'est donc avec une objectivité toute relative que j'ai vu Les Fils de l'Homme il y a quelques temps. Pas moyen de mettre les deux pieds dans le film. Soit les décors façon "déchéance collective" (private joke) sont de toute beauté, soit l'histoire en elle même est originale, mais on ne se refait pas. Julianne Moore, il y a Julianne Moore. J'ai pourtant essayé, deux fois, en vain. L'ombre pesante et charismatique de LA Femme flottait, là, tout près. Inutile de lutter qui plus est quand on accroche pas au dit film. Les plans S.F. commencent à me gonfler. On nous en a pondu "trop" ces dernières années, fin/début de siècle oblige (?).

Ceci étant dit Les Fils de l'Homme est un bon divertissement qui, une fois de plus, peut faire réfléchir, poser un débat. Pourquoi pas.













Plus d'infos sur ce film

vendredi 19 juin 2009

News #02 It Might get Loud (film/documentaire)

It Might Get Loud est le titre d'un documentaire de 2008 de Davis Guggenheim. Il explore l'histoire de la guitare électrique, en se penchant sur les carrières et les styles de Jimmy Page, The Edge, et Jack White. (source Wikipedia)



Tombé par hasard sur le trailer de ce film je me suis dit que ça pouvait en intéresser certain(e)s. Une idée simple et bien sentie: on pose dans la même pièce trois guitaristes de haut vol et on les laisse papoter. Carte blanche. Vous vous doutez bien que la recette de la tourte aux cailles (attention contrepèterie de basse extraction) ne sera pas abordée.

Notez que le réalisateur n'est autre que Davis Guggenheim (Training Day, Une vérité qui dérange, etc...), un bonhomme talentueux donc.

J'ai toujours rêvé d'assister à une telle rencontre...Jimi Hendrix qui échangerait quelques mots avec Django et Les Paul, par exemple...

Profitons donc que Jimmy Page tienne encore debout et sautons sur l'occasion, sortie prévue en août !!




lundi 15 juin 2009

Crank : High Voltage / film - 2009



Un parrain de la mafia chinoise a remplacé le coeur de Chev Chelios par une prothèse qu'il doit régulièrement stimuler en s'envoyant des décharges électriques. (Allo Ciné)




Tout d'abord, je pense qu'il est nécessaire de voir Crank – Hyper tension en premier avant de voir Crank – Hight Voltage ! Rien que le générique et le début du film sont en fait la fin du premier. « Hight Voltage » est truffé de flashback de « Hyper Tension ». Bref, il serait bon de voir le premier, pour une meilleur compréhension du deuxième. Ça va tout le monde suit? ^^


Bon, après cette parenthèse, parlons du long métrage « Crank – Hight Voltage » en lui-même. Bah c'est pareil que le premier sauf que dans le deuxième il n'y a plus l'effet de surprise par rapport à la réalisation, donc la tension retombe un peu.



Pour la forme: dans les deux métrages on retrouve les mêmes recettes tape à l'œil dans la réalisation: tachycardie ou bradycardie de certaines séquences, des incrustations de commentaires et autres incrustations typographiques, mouvements de caméra à outrance qui peuvent à la longue donner la nausée...Bref beaucoup d'effets visuels qui rendent le packaging plutôt agréable à regarder. Mais toutes ces fioritures visuelles sont là pour mettre en valeur la thématique du film qui lui donne un côté organique, donc fait de façon plutôt intelligente.

Sans parler de la BO, toute aussi speed mais en parfaite adéquation avec les images!

B.O composée par le fou furieux Mike Patton (Mr Bungle, Fantômas, Lovage, Tomahawk, Faith no More...) Inutile de dire que la Patton touch' est facilement reconnaissable! Maintenant était ce vraiment nécessaire au film, je ne pense pas mais Patton a du se faire plaisir :)

Pour le fond: c'est une recette classique: du cul, des histoires de gangs, des cascades, des explosions, du sang, des armes et tout le tintouin!



Mais c'est surtout l'histoire d'un mec qui n'a pas de chance, à qui il arrive que des trucs débiles à son cœur, anatomiquement parlant! De ces mésaventures va en découler une multitude de situations plus connes les unes que les autres pour notre pauvre héros mourant.

Alors finalement quel est l'intérêt de ce film...Il n'y en a aucun si ce n'est que le tout est filmé avec dérision, humour...

Donc, oui la réalisation est tape à l'œil, oui la recette est classique mais quand on sait que tout ceci est fait sans se prendre au sérieux, alors cela devient intéressant :) Mais pas de quoi en faire une attaque non plus!





Le problème avec les suites et autres "le retour/le détour/au commencement" c'est la recette. Elle fait parfois ses preuves pour le premier volet mais dés qu'il y a un second service l'effet de surprise est souvent nul. Pour cette deuxième partie de Crank (ou Hyper Tension, au choix) le soucis pourrait justement être cette fameuse recette en question: effets visuels similaires (un tantinet "améliorés"), un scénario du type "vengeance à tout prix" qui ne change quasiment pas, etc...

Mais pourquoi s'en plaindre quand ça fonctionne à savoir: on rigole, on sursaute, on s'étonne. Certes il est possible qu'au bout de quatre épisode cela devienne immangeable mais si le second marche pourquoi s'en priver et faire, de ce fait, la fine bouche ?



Notons qu'il n'est pas indispensable d'avoir vu Crank 1 pour apprécier High Voltage mais je prends le parti de conseiller de voir les deux (à la suite c'est excellent), et dans l'ordre si possible (...).



En fait il n'y a pas grand chose à dire pour ce High Voltage, c'est le genre de film devant lequel on bloque...ou pas, point. C'est le festival du "grand n'importe quoi", une sorte d'anti blockbuster (on peut tomber dedans si troisième volet il y a).

Si tout comme votre serviteur vous êtes fan de Kitano et autres réalisateurs contemplatifs ce film est pour vous (si si), ça sera la pause entre deux mélodrames en slow motion, le petit coup de pouce qui aidera à enchainer Sonatine et Dolls (par exemple).



Un seul mot (environ), faites vous plaisir et laissez tomber les codes à la con, enfilez votre plus beau slip, jonchez le sol de pop corn, montez le son (à 11 donc, pour les connaisseurs), Mike Patton est à la baguette !!








mardi 9 juin 2009

Crank 2: High Voltage (soundtrack)




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Il faut bien se rendre à l'évidence que
Mike Patton se fait désormais assez rare. Les projets foisonnaient il y a de cela 5-6 ans et l'ancien frontman de FAITH NO MORE et Mr BUNGLE nous éblouissait avec les parutions de ses super-groupes : FANTOMAS, TOMAHAWK et j'en passe. L'an dernier, on a essentiellement eu droit à une B.O., celle (par ailleurs excellente) du court-métrage A Perfect Place, oscillant entre classicisme morriconien et les bizarreries auxquelles Patton nous a (pour ainsi dire) habitués. Rebelote cette année avec la bande originale de Crank : High Voltage, nouvelle dose de testostérone injectée par Jason Statham, désormais relégué aux films d'action dont la subtilité n'est pas le maître-mot. Et curieusement, Patton ne parvient pas véritablement à nous faire oublier les a prioris du genre. Bien sûr, il mêle les ambiances comme à son habitude, passant de couinements electro (Surgery) à un punk déglingué (Social Club) en un clin d'oeil, mais le propos est trop décousu et pour tout dire, quasiment aucun titre ne ressort du lot. Certains sont même irritants d'ineptie (Chickenscratch) et croyez-moi, venant d'un fan absolu de FANTOMAS, ça veut dire beaucoup. Peut-être aurait-il mieux valu que Patton se concentre – pour une fois - sur une poignée de styles afin de donner davantage de cohésion à ces ... 32 titres! Pour sa défense, je dois avouer que je n'ai pas évalué la musique dans son contexte cinématographique. Si des bonnes âmes s'en sont donné la peine...


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Découvrez Mike+Patton!

lundi 25 mai 2009

Prédictions - Alex Proyas (2009)




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Pour fêter l'anniversaire d'une école, une cérémonie est organisée au cours de laquelle une capsule temporelle contenant des messages écrits par des enfants 50 ans auparavant est déterrée et ouverte. Chaque enfant emporte chez lui un message, mais celui du petit Caleb est illisible, car il s'agit d'une suite incohérente de chiffres.

D'abord amusé, son père, statisticien, essaye de trouver une signification. Horrifié, il découvre peu à peu que chaque séquence de chiffres correspond à la date exacte d'une catastrophe récente. Lorsqu'il comprend que les 3 dernières séquences prophétisent des cataclysmes à venir, une course contre la montre commence.

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« Prédictions »....Hummm alors je vois....je vois....je vois que cette chronique va être quelque peu acide!

Pourtant le film commence bien, la première heure est tout à fait respectable tant sur le plan visuel, que le propos.


L'histoire de cet homme veuf (mais qui bosse comme par hasard au M.I.T) qui élève son enfant seul dans un monde ordinaire mais qui va, par le plus grand des faux hasards, se retrouver face à l'extraordinaire. Scénario aux faits étranges, quelque peu surnaturels, le tout dans une ambiance intimiste. Souffrances d'un père dépassé par les évènements (un peu « Sixième sens » tout ça). Évènements qui sont l'occasion pour nous servir des scènes de catastrophes du plus bel effet visuel (spéciale mention pour le métro),. Ce qui donne quelque chose de plutôt convainquant et captivant...au premier abord.


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Parenthèse: y a un truc qui me choque souvent dans les films américains, c'est l'habitude que les gens qui travaillent en milieu hospitalier ont de se balader dans les rues avec leurs tenues professionnelles. (quand la sœur vient rendre visite à son frère avec sa blouse verte de B.O et son badge). Est ce que je porte ma blouse blanche et mon badge quand je vais voir ma famille? Hein? C'est une énorme faute d'hygiène et de professionnalisme!

Voilà, ça c'est dit!


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Mais voilà, plus le film avance et plus on se détache de tout ça pour tomber dans un truc
d'hystérie collective sur fond de fin du monde (Armageddon), sans compter sur ces hommes mystérieux venus d'ailleurs, vêtus de noir, qui posent des petits cailloux à longueur de temps...Bien évidemment on se doute bien qu'ils sont responsables de cette situation (là on tombe un peu dans X files).

Parenthèse: pourquoi dans les films catastrophes, les scénaristes s'imaginent indubitablement que la fin du monde est synonyme de pillages, panique, vols, violence...de la part de la population? L'espèce humaine y est toujours illustrée de façon hystérique avec un comportement primitif! Les scénaristes devraient de temps en temps innover de ce côté là et imaginer que face à un tel évènement, la populace montrera un peu plus de compassion face à son prochain et à leur fin commune!

Voilà, ça aussi c'est dit!

Donc nous y voilà, la fin du monde est là...mais voilà t'y pas que les hommes « Rosewell » vêtus de noir décident de sauver quelques élus triés sur le volet (comme par hasard le fils du héros), de les emmener dans leurs vaisseaux de l'espace pour sauver l'espèce humaine et de recommencer tout à zéro! C'est bien aimable de leur part! Et c'est surtout là que commence à poindre le côté divin du film.

Mais l'apothéose de ce film c'est quand même la fin, quand les enfants élus sont transportés sur une autre planète...De voir ces deux enfants (un garçon et une fille, sinon c'est pas drôle) courir main dans la main, vêtus de blanc (immaculé?) au milieu d'un champs...On ne peut pas s'empêcher de rire face à cette illustration médiocre de Adam et Eve au paradis. Mais la farce continue, en voyant ces deux êtres innocents courir vers cet arbre majestueux d'un blanc lumineux, ahhhh l'Arbre de vie (mentionné dans la Genèse, symbole de l'immortalité mais aussi la force de la vie et son origine)
Ça frôle le prosélytisme là! Ce film n'aurait pas du s'appeler « Prédictions » mais prédications!

Alors pour conclure, je dirais que ce film commence bien mais finit par prendre une direction que je ne partage pas. Ce film pourrait être un bon film de propagande pour la Scientologie ou autres mouvements religieux ou sectaires!

Pour finir, deux critiques qui résument mon avis:

Celle-ci va faire plaisir à Syco ^^

"Deux belles scènes d'accidents (...) aux effets spéciaux spectaculaires, puis le film-catastrophe se transforme en catastrophique bondieuserie "shyamalanesque".(Télérama).

« Un idéal religieux pour " béni-oui-oui ", caricatural et imbécile » (Chronic'art)

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Quand un cinéaste comme Alex Proyas, l'auteur de "The Crow" et "Dark City", réalise un film de science-fiction sur fond de fin de monde, on ne peut rester indifférent si on aime ce genre de sujet...

L'intrigue est passionnante : un chercheur en astrophysique (Nicolas Cage, égal à lui-même) découvre qu'il y a 50 ans les élèves d'une école primaire ont enterré dans une capsule en ciment des lettres à destination des jeunes d'aujourd'hui. Le hic, c'est que parmi ces lettres l'une d'entre elle n'est qu'une série de chiffres comportant les dates des principales catastrophes jusqu'à nos jours...

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ATTENTION JE DEVOILE UN PEU LE FILM !
NE LISEZ SURTOUT PAS SI VOUS AVEZ ENVIE DE LE VOIR !


Grosse surprise avec la dernière oeuvre de Proyas : la violence ! Cette grosse production hollywoodienne (en apparence seulement) est bien éloignée d'" IRobot" tant le réalisateur australien ne cède à aucunes concessions. L'ambiance (crépusculaire) de ce drame est sombre à souhait : certes ce n'est pas "Dark City" au niveau de la lumière, mais d'une certaine manière ça va beaucoup plus loin dans l'angoisse... Jusqu'à la fin il n'y a aucun compromis (c'est le moins que l'on puisse dire...) !

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Le réalisateur nous livre un blockbuster aux accents de thriller métaphysique : dans un cours d'astrophysique, le personnage de Cage, désabusé, pose la question de savoir si l'Univers a un sens ou pas. La polémique qui est née de ce film (en gros, ce serait une oeuvre de scientologues/raëliens/cathos new age...) montre (selon moi) que beaucoup de gens n'ont pas compris le sujet... car "Prédictions" n'est surtout pas un long-métrage à message ! Le suspens du film tient dans son questionnement : notre civilisation est-elle le produit d'une volonté supérieure, du hasard, voir d'une combinaison des deux ?

Le final, spectaculaire et en même temps intimiste (!), nous révèle, bien sûr, que la réalité est probablement plus complexe que ce que nous croyons, et que science et religion ne sont pas forcément antagonistes... Quand on étudie la symbolique des cavaliers de l'Apocalypse et de l'Eden...

Proyas, l'un des derniers auteurs de science-fiction à ne pas tomber dans le cynisme hollywoodien... Quel pied !


lundi 11 mai 2009

Andrew Bird - Noble Beast (2009)



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Noble Beast, nouvel album du petit prodige de Chicago Andrew Bird, fera-t-il le poids à côté des précédentes productions du Monsieur ? Cette musique est-elle toujours d'actualité ?

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Magnifique!

Je découvre cet artiste avec cet album...et quel album! Pop Folk légère et gracieuse, une jolie perle dans un écrin de verdure au souffle vivifiant servit par une voix ailée. C'est déconcertant de simplicité et pourtant cela foisonne de sonorités travaillées!


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Andrew Bird et la musique semble être une alchimie évidente, comme si faire de la musique était aussi simple que de respirer! Il nous livre une musique nue et pure débarrassée de tout effet futile et inutile.

Album d'une fluidité naturelle qui oscille entre: pop, folk, ballades, lyrisme, électro...

Certains disent que cela peu faire penser à Radiohead mais j'ajouterai aussi et surtout Nosfell (aussi bien dans la technique que dans les sonorités).

Bref, cet un album qui invite au voyage, ballades dans des ondes cristallines, au lyrisme aérien, aux grands espaces verdoyants en terre folk mais aussi dans les profondeur de l'âme.

Une joyeuse introspection pleine de maturité où souffle un vent de liberté :)



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Perché sur mon balcon, avec la verdure, le lac et les montagnes en arrière-plan, j'écoute le dernier album d'Andrew Bird venant merveilleusement compléter ce tableau naturaliste. Noble Beast paraît en effet deux ans après l'excellent Armchair Apocrypha, le musicien de Chicago nous délivrant 14 titres (dont 3 brèves intrus) au caractère apaisé, lumineux et sublime.
Rompu à la fameuse méthode Suzuki, Bird a fait germer dès son plus jeune âge ses multiples talents artistiques et s'est distingué au sein de THE BOWL OF FIRE à la fin des 90. Il a poursuivi en solo, mais bien entendu toujours accompagné de musiciens accomplis (Martin Dosh, Jeremy Ylvisaker), évoluant dans un folk-rock mâtiné d'influences jazzy ou électroniques. Oh No décline ces ambiances délicates teintées de mélancolie, Bird distillant un chant n'étant pas sans rappeler par moments l'inoubliable Everybody's talkin' d'Harry Nilsson (la BO de Macadam Cowboy).

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Outre la voix claire comme de l'eau de roche de Bird, on est d'emblée impressionnés par les arrangements méticuleux de l'oiseleur, comprenant notamment des violons virevoltants mais jamais poussifs, de même que des beats synthétiques (sur la magnifique Masterswarm ou Not a Robot but a Ghost). D'ailleurs, certains passages nous évoquent fatalement RADIOHEAD, que ce soit par le chant lancinant de Bird – en nettement moins geignard – ou les ambiances cinématiques. Une particularité du multi-instrumentiste, c'est qu'il sait également se servir de sa bouche, en bon folkeux, mais non pas en ressortant son harmonica poussiéreux mais pour siffloter sur la moitié des titres, ce qui apporte une touche d'insouciance bienvenue et représente un contrepoint aux paroles remplies de pathos.

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Le Chicagoan possède ce don de proposer une musique à la fois très « pop » (dans le bon sens du terme) et ambitieuse, autant du point de vue des structures sonores que du texte. On saluera les changements de décor incessants d'un titre à l'autre ou au sein d'une même chanson (Effigy, Anonanimal), de même que ce sens de la progression, manquant à la quasi-totalité de la production musicale actuelle. On sent que ce drôle d'oiseau d'Andrew Bird prend un soin tout particulier à peaufiner ses paroles, recherchant sans cesse des sonorités intéressantes. L'inconvénient, c'est qu'il a parfois tendance à en faire trop et qu'il peut devenir épineux de suivre son propos. Il parait peu vraisemblable que Bird puisse commettre un faux pas discographique, tant il semble à chaque nouvel album intégrer des éléments supplémentaires et gommer les petites imperfections, tel un artisan soucieux du travail bien fait, dressant une fresque que l'on ne peut s'empêcher d'admirer d'un air béat.

A noter la parution d'une version « double-album » comprenant 9 titres instrumentaux, UselessCreatures. Des créatures pas si inutiles que cela...


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Énorme album que cette "Noble Bête" ! Et pourtant je dois vous avouer qu'à la première écoute j'ai eu peur, au tout début, d'être excédé par le coté "ballades" de cette œuvre, étant donné que le violoniste de Chicago semble les adorer. Au lieu de ça j'ai été charmé par l'élégance ainsi que la simplicité des morceaux, à mi-chemin entre les années 60-70 et un âge d'or supposé où les chansons avaient une âme... C'est même parfois électronique, riche et donc inclassable !

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Ajouté à ça un soupçon de Eels et de Radiohead (ce n'est que mon opinion, hein !) mâtiné d'oversampling (des boucles, quoi), et vous vous rendez compte que la bête est décidément bien belle !

Merci en tout cas de m'avoir embarqué dans ce beau voyage...



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2009 ne serait donc pas une si mauvaise passe ? Enfin un album qui vient largement remonter le niveau. Dans la série "grandes galettes attendues" Noble Beast est à sa place, haut perché et loin devant les nouvelles productions des PJ Harvey et autres Neil Young qui peuvent prendre leur retraite/épargner quelques tympans/faire une pause/tenter une reconvertion (au choix, plusieurs réponses possibles).

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Adepte du bonhomme depuis la grosse claque Weather Systems en 2003 j'espérais secrètement qu'il ne tombe pas dans l'oubli tel un Ben Christophers. Il aurait aussi pu attraper le melon et sombrer dans une sorte de syndrome Neil Hannon (The Divine Comedy), que nenni. Ouf, mille fois ouf.
Noble Beast est une pure merveille, l'album d'un artiste mûr (ça ne veut pas dire grand chose mais c'est parlant). Un album délicat, fouillé mais sans paillettes, rien de démonstratif. Des titres "évidents", des mélodies soignées sans être pompeuses. Le juste milieu, le parfait équilibre.

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En 2009 on pourrait penser que tout a été fait, dit, composé. Pensée légitime. C'est sans compter sur un Andrew Bird hautement créatif, vecteur d'une fraicheur dont on ne se lasse pas. Noble Beast, tout comme Weather Systems, n'a pas d'âge et restera un grand album de cet artiste imperturbable qui continu sagement sa route sans mettre ne serait-ce qu'une roue dans le fossé.

C'est le Printemps, Andrew Bird est là, on est sauvé !!

ps: la version de luxe est parfaite pour une petite sieste, les titres en sus ont des instrumentaux.



Ci-dessous un petit bonus pour le plaisir des oreilles...et des yeux puisqu'il s'agit d'une session d'enregistrement filmée au studio From the Basement de Monsieur Nigel Godrich. On pourra entre autre apprécier la déconcertante facilité avec laquelle Andrew Bird gère ses compositions (cf looper). Un grand moment.



Site web Andrew Bird


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