jeudi 9 juillet 2009

Elvis Perkins in Dearland




Il y a fort à parier que les antécédents familiaux d'Elvis Perkins pouvaient lui mettre la pression (ou lui donner un avantage par rapport aux autres) : un père comédien, Anthony Perkins, une mère photographe (Berry Berenson) dont la soeur est par ailleurs l'inoubliable Marisa Berenson, sublime égérie de Barry Lyndon.


Les circonstances tragiques de la disparition de ses parents – complications du SIDA pour son père, le crash du 11 septembre 2001 pour sa mère – ont largement inspiré Ash Wednesday, premier jet pas guilleret pour un sou du chanteur/guitariste américain paru il y a deux ans.


Avec sa rengaine de taupe anémique, Perkins revient en grande pompe pour un deuxième album accompagné de sa bande, In Dearland, qui comprend Brigham Brough, Wyndham Boylan-Garnett et Nick Kinsey. L'influence de Bob Dylan, Neil Young ou d'autres grands songwriters américains est évidente, l'ami ne s'en cache pas, mais apporte sa touche personnelle en intégrant de l'americana, de la country ainsi qu'une pointe de rock à son édifice en mouvement constant, comme s'il souhaitait éviter de rester plus de cinq minutes dans la même case.
Ainsi, une fois l'excellente Shampoo archivée (superbe travail aux claviers), Perkins enchaîne sur Hey, ses guitares urticariantes et les coups de botte sur le plancher pour marquer la rythmique frénétique. On appréciera particulièrement le chant doublé durant le refrain ainsi que l'interaction entre l'harmonica et la guitare durant le break.



On calme le jeu avec Hours last Stand, déchirante de mélancolie, malgré un sursaut vocal surprenant lors du troisième couplet. On garde le cap avec Heard your Voice in Dresden ainsi que Send my fond Regards to Lonelyville, plus dylanienne tu meurs, et sa sarabande ivre qui déambule d'une oreille à l'autre. Jusque là, on se dit que le gaillard n'a pas trahi la confiance que certains lui avaient porté depuis 2007, bien au contraire.
Et pourtant la deuxième partie de cet Elvis Perkins in Dearland ne parviendra pas à atteindre le niveau proposé jusque là, à de rares exceptions près. La formation entonne un rock poisseux (I'll be arriving) quelque peu décousu qui n'est pas sans rappeler l'album solo de Dan Auerbach paru il y a quelques semaines, puis la gentillette Chains, Chains, Chains agréable même si convenue. Heureusement, les cuivres balourds en introduction de Doomsday éveillent à nouveau notre curiosité, telle une grotesque marche funèbre, Perkins se révélant par ailleurs nettement plus incisif dans sa diction.


A mon grand déplaisir, la galette se conclut sur deux pistes plus ternes qui m'ont laissé sur ma faim. Il s'agit dans tous les cas d'une jolie démonstration de la part de Perkins et ses sbires qui ont élargi leur spectre d'action et confirment que l'année 2009 sera irrémédiablement marquée du sceau de la folk. Et ça, c'est déjà une excellente nouvelle!






Je ne sais pas si je suis dans un jour sans, mais je n'ai pas spécialement
accroché à Elvis Perkins sans avoir détesté non plus. Disons que je n'ai pas particulièrement flashé sur la voix tant ces dernières années je trouve que la barre a été mise très haut !


Ce n'est pas non plus une question de performance (j'adore par exemple
la voix d'Eels alors qu'elle est limite éteinte) mais il faut qu'un chanteur ait un minimum de "charisme vocal", qu'il apporte quelque chose (ça y est je parle comme dans la Nouvelle Star ça va vraiment mal), or là je n'ai pas été bluffé.


En ce qui concerne la musique,
elle est agréable avec un petit coté rock-country années 60 sans pour autant apporter quelque chose de neuf : à ce titre la comparaison est cruelle entre un Elvis Perkins (convenu) et Andrew Birds, je suis désolé pour cette comparaison (un peu Predator vs Alien; Coca/Pepsi; Beatles/RollingStones ), mais je pense que je n'aurais pas du écouter ces deux albums en une semaine !

En résumé, Elvis Perkins, pour moi c'est bien mais pas top
(j'espère que vous appréciez à sa juste valeur ma rhétorique).





Le problème avec les années riches en œuvres de qualité c'est qu'il y en aura toujours un(e) "au-dessus" du lot. Mes oreilles ne s'y trompent pas en ce qui concerne 2009, Andrew Bird
est à ce jour loin devant. Soit c'est simplet de comparer mais Noble Beast n'aurait pas vu le jour cet album de Elvis Perkins aurait peut être eu plus de chance.

Seul un titre tourne en boucle à la maison: I'll be arriving. Question de goût et/ou de sensibilité, mais ce petit côté Big Band Nouvelle Orléans (le magniqfique St James Infirmary de Armstong par exemple) rehaussé d
'un soupçon de blues crasseux, j'adore.



Pour le reste une "surdose" de Devendra Banhart et quelques heures de vol chez Neil Young, Bob Dylan et autres amis de la Sainte Folk ne m'ont pas aidé à apprécier cet opus qui, au final, n'est qu'un cd de plus dans l'actuelle "déferlante revival folk" (donc) sans compter cette affreuse pochette, prix spécial 2009 du mauvais goût (ce n'est qu'un avis personnel une fois de plus).

Elvis Perkins nou pondra surement quelque chose de très bien dans quelques années...ou pas. A laisser mûrir.